• 14 jan 2020
  • Indonésie
  • Communiqué de presse

Il faut mettre fin aux descentes de police « haineuses » visant des personnes LGBTI

Réagissant aux déclarations du maire de Depok (Java-Ouest) appelant la police administrative municipale (Satpol PP) à mener des descentes régulières dans des logements loués par des personnes LGBTI, Usman Hamid, directeur d’Amnistie internationale Indonésie, a déclaré : 

« Cette dernière campagne vicieuse contre les personnes LGBTI doit cesser. Les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont protégées par le droit international et rien ne peut justifier ces descentes haineuses. La criminalisation de l’homosexualité est discriminatoire et bafoue les droits à la vie privée, à la vie de famille et à la liberté d’expression, d’association et de réunion.

« Les autorités indonésiennes ont mené plusieurs opérations de répression humiliantes contre des personnes de même sexe soupçonnées d’avoir eu des relations sexuelles, et ont utilisé de manière abusive les lois relatives au vagabondage ou à l’ordre public pour harceler et arrêter des personnes LGBTI.

 « Le gouvernement d’Indonésie doit également abroger toutes les lois criminalisant certaines identités et expressions de genre. »

Complément d’information

Le 10 janvier 2020, le maire de Depok, Mohammad Idris, a demandé aux autorités, notamment à la Satpol PP, d’effectuer des descentes dans des logements (maisons, appartements et dortoirs) de location afin de faire cesser des actes qu’il a qualifiés d’« immoraux ».

Il a affirmé qu’il s’agissait d’une campagne de « lutte contre l’expansion des personnes LGBTI » dans sa ville. Mohammad Idris a déclaré avoir appelé à ces mesures à la suite de l’attention médiatique internationale suscitée par l’affaire de Reynhard Sinaga, un auteur d’agressions sexuelles en série originaire d’Indonésie qui a été déclaré coupable des crimes dont il était accusé à Manchester, au Royaume-Uni, au début du mois de janvier.

Ces dernières années, les personnes LGBTI en Indonésie ont été la cible de plus en plus de mesures de répression des autorités. En novembre 2018, la Satpol PP de Padang (Sumatra-Ouest) a arrêté dix femmes accusées d’avoir eu des relations entre personnes de même sexe, après que l’une d’elles eut publié sur Facebook une photo sur laquelle on la voyait embrasser et enlacer une autre femme.

En 2018 également, dans la province voisine de Lampung, la Satpol PP locale a fait une descente sur une plage et arrêté trois personnes soupçonnées d’être des femmes transgenres lors d’une opération visant à « assurer la sécurité et maintenir l’ordre public » dans la ville.

En octobre 2018, la police de Java-Ouest a arrêté deux hommes pour avoir été les administrateurs d’un groupe Facebook intitulé « Gay Bandung Indonesia », ou GBI, qui compte 4 093 membres.

 

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