Turquie. Les 53 participant·e·s à la marche des fiertés doivent être acquittés et celles et ceux qui sont détenus arbitrairement doivent être libérés

- Un représentant d’Amnistie assistera à l’audience du 8 août et sera disponible pour un entretien
Cinquante-trois personnes, dont trois militant·e·s détenus arbitrairement depuis plus d'un mois, doivent comparaître demain devant un tribunal, en Turquie, pour des faits liés à la marche des fiertés LGBTI interdite en juin à Istanbul. À l’approche de ce procès, Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe pour l’Europe à Amnistie internationale, a déclaré :
« Cette affaire marque une escalade inquiétante dans la criminalisation de l’expression et des rassemblements pacifiques pour les personnes LGBTI en Turquie. Parmi les 53 personnes poursuivies figurent six avocat·e·s, trois journalistes ainsi que les militantes Hivda Selen et Sinem Çelebi, qui sont en détention provisoire depuis le 30 juin sur la base d'accusations sans fondement. Un troisième militant, Doğan Nur, a été détenu pendant un mois, mais il a été libéré la semaine dernière.
« La marche des fiertés d’Istanbul est interdite de manière illégale par les autorités depuis 2015 en violation des droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression. Ces arrestations et poursuites liées à la marche des fiertés de cette année témoignent de l'intensification de la répression contre les personnes LGBTI en Turquie.
« Le rétrécissement constant de l'espace réservé aux personnes LGBTI et à leurs allié·e·s en Turquie et la suppression des événements concernant la marche des fiertés n'ont rien à voir avec des préoccupations liées à la sécurité ou à l'ordre public, mais tout à voir avec un programme de plus en plus hostile aux personnes LGBTI. Personne ne doit être détenu ou poursuivi pour avoir simplement exercé son droit à la liberté de réunion pacifique. Les militant·e·s incarcérés doivent être libérés immédiatement, et les charges retenues contre ces 53 personnes doivent toutes être abandonnées.
Complément d’information
Les détenu·e·s sont tous accusés d'avoir enfreint la Loi n° 2911 relative aux rassemblements et manifestations.
Ils doivent comparaître demain matin à 10 heures devant le tribunal pénal de première instance n° 51 d'Istanbul.