• 17 avr 2018
  • Cuba
  • Communiqué de presse

Le changement de gouvernement doit amorcer une nouvelle ère pour les droits humains

La fin du mandat de Raúl Castro en tant que président de Cuba, prévue pour le 19 avril, représente une occasion historique de redresser la situation en matière de droits humains à Cuba, a déclaré Amnistie internationale le 16 avril 2018, à l’occasion de la publication d’une feuille de route intitulée Transform confrontation into dialogue, qui présente les possibilités pour le nouveau gouvernement d’améliorer le bilan du pays en matière de droits humains.

« C’est le moment d’engager un dialogue constructif essentiel sur l’avenir de Cuba. Le nouveau président devra saisir cette occasion de confirmer les progrès en matière de droits humains réalisés à Cuba dans des domaines tels que la santé et l’éducation, en s’attaquant aux problèmes de droits humains auxquels le pays fait face depuis de nombreuses années, notamment la restriction du droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique », a déclaré Erika Guevara, directrice d’Amnistie internationale pour la région Amériques.

« Le gouvernement ne doit pas gâcher cette occasion d’ouvrir la voie à une nouvelle ère de respect des droits humains. Grâce à un dialogue avec tous les secteurs de la société cubaine, notamment les organisations de défense des droits humains, les syndicats indépendants, les journalistes et d’autres groupes de la société civile, les autorités doivent veiller à ce que les droits de tous les Cubains soient respectés, y compris ceux des détracteurs du gouvernement. Pour cela, il est nécessaire de mettre un terme à la censure, de mettre le système de justice pénale en conformité avec les normes internationales et de lutter contre toutes les formes de discrimination. »

Bien qu’Amnistie internationale n’ait pas été autorisée à se rendre dans le pays depuis près de 30 ans, l’organisation a recueilli des informations sur le placement en détention et les manœuvres de harcèlement et d’intimidation dont ont fait l’objet des militants et des journalistes dans les mois précédant le départ prévu de Raúl Castro. Ces trois dernières années, l’organisation a pu identifier au moins 11 prisonniers et prisonnières d’opinion dans le pays, détenus uniquement en raison de l’expression pacifique de leurs convictions.

Le programme d’Amnistie internationale en faveur des droits humains à Cuba met en lumière les problèmes de longue date et urgents auxquels le nouveau gouvernement cubain devrait donner la priorité, et propose 15 mesures concrètes à prendre dans cinq domaines clefs.

Parmi ces mesures figure notamment la nécessité pour le gouvernement cubain de collaborer de manière constructive avec les observateurs internationaux des droits humains et de faire face à plusieurs problèmes de droits humains, notamment à travers des réformes garantissant la liberté de la presse et la création de lois pour lutter contre la discrimination. La feuille de route appelle également le gouvernement à respecter le droit à l’éducation en mettant immédiatement fin à la censure et aux restrictions excessives d’Internet, à autoriser l’enregistrement de toutes les associations civiques et à renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire.


Amnistie internationale demande par ailleurs une nouvelle fois aux États-Unis de lever l’embargo imposé à Cuba, qui continue de porter préjudice aux droits économiques et sociaux des personnes les plus vulnérables à Cuba.