• 25 fév 2022
  • Pakistan
  • Communiqué de presse

Pakistan. La condamnation de Zahir Jaffar est essentielle, mais la peine de mort ne mettra pas fin aux violences faites aux femmes

En réaction à la condamnation de Zahir Jaffar, principal accusé dans le meurtre sordide de Noor Mukkadam en juillet 2021, Rimmel Mohydin, chargée de campagne pour l’Asie du Sud à Amnistie internationale, a déclaré :

« Le meurtre de Noor Mukkadam fut des plus choquants et les responsables doivent être punis en relation avec la gravité de ce crime, mais sans recourir à la peine de mort. Les victimes de violences fondées sur le genre au Pakistan obtiennent rarement justice, et le verdict de culpabilité rendu ce jour est donc d’autant plus important. Il souligne à quel point il est essentiel que le système de justice pénale réagisse effectivement à tous les niveaux.

« Cependant, au lieu de recourir à la peine de mort, il faut mener une réforme procédurale et institutionnelle d’ampleur afin de faire face au problème endémique de la violence faite aux femmes au Pakistan – comme partout ailleurs. Si les autorités veulent prendre des mesures significatives en vue de garantir que justice soit rendue aux femmes et aux filles, elles doivent éviter de plaquer la peine de mort comme solution miracle et s’engager à faire en sorte que la justice pénale soit à même de prévenir et de faire face efficacement à ces crimes, à chaque étape. »

Complément d’information

Noor Mukkadam, 27 ans, a été assassinée et décapitée dans la résidence de Zahir Jaffar le 20 juillet 2021. Zahir Jaffar, ses parents et leurs employés ont été arrêtés peu après. À l’issue d’un procès de sept mois, un tribunal local a déclaré Zahir Jaffar coupable et l’a condamné à mort. Les employés, présents sur les lieux du crime, ont été condamnés à une peine de 10 ans de prison. Les parents de Zahir Jaffar, qui l’auraient aidé à se débarrasser du corps, ont été acquittés.

La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Amnistie internationale s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, la culpabilité ou l’innocence ou toute autre situation du condamné, ou la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.