• 28 oct 2022
  • Canada
  • Communiqué de presse

Recommandations d’Amnistie internationale concernant la COP27 pour le Canada

Cette lettre a été envoyée aux autorités du Canada.

Monsieur le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada,
Monsieur le ministre des Ressources naturelles du Canada,
Madame la ministre des Affaires étrangères du Canada,

Monsieur le ministre de l’environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques du Québec,
Madame la ministre des Ressources naturelles et des Forêts du Québec,
Madame la ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec,

Par cette lettre, je souhaite vous faire part des recommandations d’Amnistie internationale en vue de la COP27, la conférence annuelle des Nations unies sur le changement climatique, qui se tiendra à Charm el-Cheikh (Égypte) du 6 au 18 novembre 2022.

Amnistie internationale réitère, par ses recommandations, que la crise climatique est aussi une crise des droits humains et qu’il est impératif que les États s’engagent à prendre des mesures urgentes lors de la COP27 afin de protéger les droits humains de toutes et de tous, aujourd'hui et à l'avenir.

En résumé, ces mesures sont les suivantes :

  1. Tous les gouvernements doivent revoir, et mettre à jour si nécessaire, leurs objectifs d’émissions pour 2030 afin de garantir qu’ils répondent pleinement à l’impératif de ne pas dépasser 1,5 ºC et qu’ils tiennent compte de leurs responsabilités historiques respectives dans la crise climatique, ainsi que de leurs capacités.
  2. Tous les États doivent s’engager en faveur d’un abandon rapide et équitable des énergies fossiles, au lieu de compter sur les marchés du carbone et sur des mesures d’élimination qui retardent en réalité l’action pour le climat et risquent d’avoir des conséquences néfastes pour les droits humains.
  3. Les États riches doivent présenter un plan clair pour augmenter leurs contributions au financement de l’action pour le climat et atteindre collectivement, cette année, le but de réunir au moins 100 milliards de dollars des États-Unis par an – sans omettre les déficits précédents à combler –, essentiellement au moyen de subventions, plutôt que de prêts.
  4. Veiller à ce que le dialogue de Glasgow aboutisse à la mise à disposition rapide, par les pays riches, de financements nouveaux et supplémentaires pour aider et indemniser les personnes dont les droits humains ont été bafoués en raison de pertes et de préjudices engendrés par la crise climatique.
  5. Convenir d’un plan de travail concret et conforme aux droits humains pour le programme de travail de Glasgow sur l’Action pour l’autonomisation climatique. Les États riches devraient également s’engager à fournir une aide suffisante aux pays en développement pour faciliter sa mise en œuvre.
  6. Protéger l’espace civique à la COP27 pour les membres égyptiens et étrangers des ONG et des peuples autochtones. Tous les États doivent faire pression pour améliorer significativement la situation des droits humains en Égypte en amont de la conférence, afin de garantir que la crise des droits humains dans le pays ne soit pas oubliée une fois la COP27 achevée.

Ci-joint la note de breffage contenant les recommandations plus détaillées en lien avec la COP27. Je vous invite à lire attentivement la section sur le Financement de l’action pour le climat concernant les pays riches et développés comme le Canada qui peut et doit en faire davantage.

Nous vous demandons instamment de veiller à ce que les messages clés que vous trouverez dans la note de breffage soient au cœur des négociations de la COP27, afin que les résultats de la réunion garantissent le respect des obligations des États en matière de droits humains et de justice climatique pour tous et toutes.

Nous serions très heureuses de vous rencontrer pour discuter plus avant de ces questions. 

Je vous prie d’agréer, messieurs et mesdames les ministres, l’expression de ma considération respectueuse,

France-Isabelle Langlois
Directrice générale