• 6 fév 2018
  • Maldives
  • Communiqué de presse

Il faut libérer les juges de la Cour suprême et les politiciens de l’opposition arrêtés

Les autorités maldiviennes doivent libérer immédiatement les juges et les politiciens de l'opposition qu'elles ont arrêtés arbitrairement en vertu des pouvoirs que leur confère l’état d'urgence, a déclaré Amnistie Internationale le mardi 6 février 2018.

« Depuis la proclamation de l'état d'urgence le 5 février, nous assistons à une vague d'arrestations arbitraires aux Maldives. Un état d'urgence ne peut pas être utilisé pour perpétrer ce qui semble être une purge contre la Cour suprême et l'opposition. Les juges et les politiciens de l'opposition arrêtés doivent être libérés immédiatement », a déclaré Biraj Patnaik, directeur pour l'Asie du Sud à Amnistie Internationale.

Invoquant les vastes pouvoirs que lui confère l’état d'urgence, le gouvernement a arrêté le président de la Cour suprême, Abdulla Saeed, un autre juge de cette juridiction, Ali Hameed, un ancien président des Maldives, Maumoon Abdul Gayoom, son gendre, Mohamed Nadheem, et le chef du Département de l'administration judiciaire, Hassan Saeed.

Le colonel Nazim, un ancien ministre de la Défense qui était assigné à résidence, a été renvoyé en prison par les services correctionnels maldiviens, au mépris d’un arrêt de la Cour suprême en date du 1er février 2018 ordonnant sa libération.

« Le monde a les yeux rivés sur les Maldives en ce moment et les droits humains ne doivent pas être sacrifiés en raison de la crise que le pays traverse actuellement. Le gouvernement doit respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit international relatif aux droits humains et s’abstenir d’utiliser les mesures adoptées dans le cadre de l'état d'urgence pour justifier d'autres violations des droits humains », a déclaré Biraj Patnaik.

Complément d’information

La crise que les Maldives connaissent actuellement a été déclenchée par un arrêt de la Cour suprême en date du 1er février 2018, qui annulait une condamnation motivée par des considérations politiques prononcée contre l'ancien président Mohamed Nasheed pour « terrorisme », et qui ordonnait la libération de Mohamed Nasheed et de huit autres membres de l'opposition ainsi que la tenue de nouveaux procès pour ces neuf personnes.

Au lieu d’appliquer cet arrêt, les autorités maldiviennes ont commencé à arrêter arbitrairement des membres de l'opposition. Le 5 février, le président Abdulla Yameen a proclamé l'état d'urgence, suspendant plusieurs dispositions de la Constitution et conférant aux forces de sécurité de vastes pouvoirs en ce qui concerne les arrestations, les détentions, les perquisitions, les saisies de biens et les restrictions du droit à la liberté de réunion.