• 28 juin 2018
  • Corée du Sud
  • Communiqué de presse

Les autorités doivent cesser de criminaliser les objecteurs de conscience, au lendemain d'un jugement qui fera date

En réaction à la décision de la Cour constitutionnelle sud-coréenne concernant le service militaire et l'objection de conscience, Hiroka Shoji, spécialiste de l’Asie de l’Est à Amnistie internationale, a déclaré :

« En rendant ce jugement, la Cour constitutionnelle fait clairement savoir que l'objection de conscience au service militaire est un droit fondamental. Le gouvernement doit tenir compte de cette décision de la cour et mettre en place un service civil de remplacement adapté, afin qu'à l'avenir les jeunes hommes ne soient pas sanctionnés en tant qu'objecteurs de conscience.

« Plus de 200 jeunes hommes se trouvent toujours derrière les barreaux, tandis que des milliers d'autres ont un casier judiciaire, où figure leur objection de conscience. Il est plus que décevant que la cour ne remédie pas à la question de ceux qui sont emprisonnés parce qu'ils ont refusé de faire leur service militaire pour des raisons de conscience.

« L'objection de conscience n'est pas un crime et nous demandons au gouvernement d'aller plus loin. Il doit effacer les casiers judiciaires de tous les objecteurs de conscience et libérer immédiatement et sans condition tous les jeunes hommes incarcérés. »

Complément d’information

En 2014, Amnistie internationale, Friends World Committee for Consultation (Quakers), la Commission internationale de juristes (CIJ), le Mouvement international de la réconciliation (MIR) et l'Internationale des Résistant(e)s à la Guerre (IRG), ont présenté une communication à la Cour constitutionnelle de Corée du Sud au sujet du droit à l'objection de conscience.

Ces organisations faisaient valoir qu'un système de service militaire obligatoire qui ne prend pas de disposition vis-à-vis des objecteurs de conscience constitue une restriction injustifiée du droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de croyance, et n'est donc pas compatible avec le droit international relatif aux droits humains.