• 30 mai 2025
  • Soudan du sud
  • Communiqué de presse

Soudan du Sud. Le renouvellement de l’embargo sur les armes imposé par l’ONU est une décision encourageante pour protéger la population civile

En réaction à la décision du Conseil de sécurité des Nations unies de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé au Soudan du Sud, Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnistie internationale pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a déclaré :

« Nous saluons le renouvellement de l’embargo sur les armes car il s’est avéré crucial s’agissant d’enrayer l’afflux d’armes utilisées pour violer le droit international humanitaire et demandons au Conseil de sécurité de l’ONU et aux États membres de veiler à son application rigoureuse, tout particulièrement dans le contexte des récentes violations des droits humains.

« Nous sommes toutefois choqués d’apprendre que plusieurs membres du Conseil de sécurité, ainsi que le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine, ont appelé à lever cet embargo, à un moment où la situation des droits humains au Soudan du Sud se détériore rapidement. Mettre encore plus d’armes dans les mains des belligérants impliqués dans de graves atteintes aux droits et crimes de droit international mettrait en danger la population civile. »

Complément d’information

Au mois de mai, Amnistie internationale a constaté que le déploiement de soldats ougandais armés et d’équipements militaires au Soudan du Sud depuis le 11 mars dernier, en l’absence de notification ou de demande d’exemption auprès du Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, constitue une violation flagrante de l’embargo sur les armes. Par ailleurs, elle a recueilli des informations prouvant que les Forces de défense populaires du Soudan du Sud (FDPSS) utilisent des hélicoptères d’attaque, ce qui laisse supposer que les livraisons de pièces détachées se poursuivent – une violation de l’embargo déjà dénoncée par l'organisation de défense des droits humains.

En 2020,Amnistie internationale a recueilli des preuves documentées d’importations récentes d’armes légères et de munitions, de dissimulation illégale d’armes et de détournement de véhicules blindés pour des objectifs militaires non autorisés, ce qui indiquerait que les parties à l’accord de paix de 2018, dont le gouvernement du Soudan du Sud, n’ont pas respecté l’embargo de l’ONU ni mis en œuvre les dispositions pertinentes de cet accord de paix aux termes duquel elles se sont engagées à protéger les droits humains.

La situation en matière de droits humains au Soudan du Sud reste préoccupante, alors que les forces gouvernementales, les combattants des groupes armés d’opposition ainsi que des jeunes armés continuent de bafouer les droits fondamentaux.