• 28 Juil 2025
  • Israël et territoire palestinien occupé
  • Communiqué de presse

Israël/TPO. Des organisations israéliennes affirment qu’Israël commet un génocide contre les Palestinien·ne·s à Gaza, marquant une nouvelle étape importante dans le travail d’établissement des responsabilités

Après la publication historique de deux rapports par deux organisations israéliennes de défense des droits humains de premier plan, B’Tselem et Physicians for Human Rights Israël, qui concluent qu’Israël commet un génocide contre les Palestinien·ne·s dans la bande de Gaza occupée, la secrétaire générale d’Amnistie internationale, Agnès Callamard, a déclaré : 

« Avec la publication de ces deux rapports, B’Tselem et Physicians for Human Rights Israël deviennent les deux premières organisations israéliennes à affirmer haut et fort, sur la base de recherches et de constats minutieux, qu’Israël commet un génocide contre les Palestinien·ne·s à Gaza. Il s’agit d’une nouvelle étape importante, dans le cadre des efforts déployés par la communauté de défense des droits humains, pour demander des comptes aux autorités israéliennes pour leurs crimes contre les Palestinien·ne·s. 

« Alors que le gouvernement israélien continue de réprimer le travail des organisations palestiniennes et israéliennes de défense des droits humains, la publication de rapports tels que ceux-ci nécessite du courage et un engagement sans faille en faveur de la justice et de l’obligation de rendre des comptes. Leurs conclusions doivent être prises en considération par la communauté internationale et donner lieu à des actions concrètes pour faire cesser le génocide commis par Israël contre les Palestinien·ne·s à Gaza, mettre fin à son occupation illégale du territoire palestinien et démanteler son système d’apartheid contre tous les Palestinien·ne·s dont Israël contrôle les droits. » 

« Le rapport de B’Tselem s’appuie sur un vaste travail mené depuis des décennies pour recenser les crimes commis par Israël au regard du droit international, et mettre en évidence l’impunité qui a protégé les autorités israéliennes contre toute obligation de rendre des comptes. Les conclusions du rapport sur la Cisjordanie occupée, notamment la campagne de transfert forcé menée par Israël, sont particulièrement accablantes, et illustrent à quel point il est important d’associer l’appel à mettre fin au génocide perpétré par Israël à des demandes claires, visant à faire cesser son occupation illégale du territoire palestinien et à démanteler son système d’apartheid. » 

Le rapport de Physicians for Human Rights Israël décrit de manière exhaustive la destruction délibérée et systématique par Israël du système de santé de Gaza. En prenant en compte l’ensemble des violations commises contre le système de santé et les professionnel·le·s de santé, l’examen qu’il livre montre clairement que les dommages et la destruction causés au système de santé à Gaza ne sont pas simplement une conséquence de la guerre, mais relèvent d’une politique délibérée et calculée visant à détruire la vie des Palestinien·ne·s à Gaza, ce qui est constitutif d’un génocide. »

« La publication de ces rapports coïncide avec le début de la conférence des Nations unies sur la Palestine à New York. Leurs conclusions sans équivoque renforcent l’appel inéluctable lancé aux États participants pour qu’ils reconnaissent les actions d’Israël contre les Palestinien·ne·s à Gaza pour ce qu’elles sont : un génocide. Les États connaissent leurs obligations ; l’heure n’est plus aux débats de façade, ils doivent prendre des mesures urgentes et efficaces afin de mettre un terme à l’impunité d’Israël pour ses violations des droits fondamentaux des Palestinien·ne·s, et faire cesser son génocide, son apartheid et son occupation illégale. Les Palestinien·ne·s ont déjà subi des dommages irréversibles ; il faudra des générations pour se relever des atrocités qui leur ont été infligées. Les États ne doivent pas manquer une nouvelle occasion de changer de cap, de rétablir une certaine confiance dans le droit international et de permettre aux Palestinien·ne·s d’entamer leur processus de reconstruction. »  

Complément d’information 

Le rapport publié lundi 28 juillet par B’Tselem, intitulé Our Genocide, examine les agissements d’Israël à Gaza depuis le 7 octobre, les déclarations faites par des responsables et des commandants israéliens, et le contexte plus large du système d’apartheid israélien, de décennies de déshumanisation des Palestinien·ne·s et d’une culture d’impunité omniprésente. Outre les homicides, les dommages physiques et psychologiques, et des conditions de vie systématiquement imposées dans le but de détruire le groupe à Gaza, le rapport de B’Tselem analyse l’intensification des actes de destruction et d’anéantissement en Cisjordanie occupée, notamment les transferts forcés, et tire la sonnette d’alarme en affirmant qu’Israël « reproduit en Cisjordanie, bien qu'à une moindre échelle, certaines des pratiques qu’il met en œuvre à Gaza ». 

L’analyse médico-légale publiée par Physicians for Human Rights Israël livre un constat de la destruction délibérée par Israël du système de santé dans la bande de Gaza et d’autres systèmes essentiels à la survie de la population civile palestinienne. S’appuyant sur des éléments visuels et les témoignages de professionnel·le·s de santé et d’autres victimes palestiniennes, ainsi que sur le travail juridique mené par l’organisation elle-même pour contester le blocus israélien, le rapport décrit des attaques directes et d’autres menées sans discernement contre les établissements de santé à Gaza, le blocage de l’aide médicale, les restrictions arbitraires et généralisées des évacuations médicales hors de la bande de Gaza de Palestinien·ne·s gravement malades ou blessés, ainsi que la détention, la torture et les homicides de professionnel·le·s de santé.