Hong Kong. La nouvelle inculpation portée contre Joshua Wong est destinée à prolonger son séjour derrière les barreaux

En réaction à la nouvelle inculpation visant le militant hongkongais incarcéré Joshua Wong, accusé de « conspiration en vue d'une collusion avec des forces étrangères » au titre de la Loi relative à la sécurité nationale en vigueur à Hong Kong, Sarah Brooks, directrice pour la Chine au sein d’Amnistie internationale, a déclaré :
« La Loi relative à la sécurité nationale de Hong Kong aura cinq ans à la fin du mois, et les nouvelles accusations portées contre Joshua Wong montrent que les autorités de Hong Kong sont plus enclines et déterminées que jamais à s’en servir pour menacer les droits humains dans la ville.
« Une fois de plus, l'infraction vague et générale de " collusion avec des forces étrangères " est instrumentalisée pour justifier une attaque contre les libertés d'expression et d'association.
« Joshua Wong, déjà derrière les barreaux pour avoir participé à des primaires informelles, devait été libéré dans un an et demi. Mais si cette affaire se poursuit, il pourrait être condamné à une peine d'emprisonnement à perpétuité.
« Cette nouvelle inculpation met en évidence la peur des autorités à l'égard des dissidents de premier plan et montre qu'elles sont prêtes à tout pour les maintenir derrière les barreaux le plus longtemps possible, ce qui a pour effet de paralyser le militantisme civique à Hong Kong. Le gouvernement de Hong Kong doit abandonner ces accusations et cesser d'appliquer la Loi sur la sécurité nationale, ce que demandent les organes des Nations unies. Enfin, il doit libérer toutes les personnes emprisonnées pour avoir simplement exercé leurs droits fondamentaux. »
Complément d’information
Joshua Wong a été accusé le 6 juin de conspiration en vue d'une collusion avec des forces étrangères en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong.
Militant de renom, il comptait parmi les 45 figures de l'opposition emprisonnées en vertu de la Loi sur la sécurité nationale l'an dernier pour avoir participé à des « primaires » non officielles en 2020, et a fait l'objet d'une nouvelle inculpation pour infraction à cette loi devant le tribunal ce vendredi.
Dans ce cadre, Joshua Wong serait accusé d'avoir comploté avec le militant Nathan Law, qui s’est exilé, et « d'autres personnes inconnues » entre juillet et novembre 2020 pour demander à des pays ou organisations étrangers d'imposer des sanctions, des blocus ou de se livrer à des activités hostiles contre Hong Kong ou la Chine. Ce nouveau chef d'inculpation est passible d'une peine de réclusion à perpétuité.
Joshua Wong a déjà été condamné à une peine de quatre ans et huit mois pour « conspiration aux fins de subversion de l’État », dans le cadre de la plus vaste procédure intentée à Hong Kong en vertu de la Loi sur la sécurité nationale.
La situation des droits humains à Hong Kong s'est considérablement détériorée depuis 2020 : on dénombre plus de 300 arrestations pour violation de la Loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin ou de la loi sur la « sédition », vestige de l'époque coloniale. En outre, la législation dite de l'Article 23 adoptée en 2024 par les autorités territoriales et locales renforce encore la répression et bâillonne les voix de l'opposition dans la ville.