• 22 oct 2021
  • Syrie
  • Communiqué de presse

Syrie. Vingt-quatre prisonniers exécutés pour les feux de forêt de l’an dernier

Les autorités syriennes ont exécuté 24 personnes accusées d’être responsables des feux de forêt qui ont ravagé le pays en 2020. Dans un communiqué publié sur Facebook le 21 octobre, le ministère de la Justice syrien a décrit ces 24 hommes comme des « criminels ayant mené des attaques terroristes qui ont fait des morts et détruit des infrastructures et des édifices publics ». Il a également indiqué que 11 personnes avaient été condamnées à la réclusion à perpétuité dans cette affaire et que neuf autres, dont cinq mineurs, avait écopé de peines d’emprisonnement. 

En réaction à cette annonce, Lynn Maalouf, directrice adjointe du programme régional Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnistie internationale, a déclaré : 

« Les autorités syriennes se sont livrées à une effroyable série d’exécutions qui met en évidence leur mépris total pour le droit à la vie et à l’égard du droit international. Les recherches que nous avons effectuées sur de nombreuses années ont montré que les condamnations à mort sont souvent prononcées à l’issue de procès secrets ne comportant pas les garanties d’équité les plus fondamentales ou reposant sur des “aveux” obtenus sous la torture. La peine capitale est un châtiment cruel et ne peut jamais être justifiée – quels que soient les faits reprochés à la personne condamnée.  

Les autorités syriennes doivent instaurer immédiatement un moratoire sur la peine de mort et aller vers son abolition totale. Elles doivent également veiller à ce que toutes les procédures pénales et tous les procès soient conformes aux normes internationales d’équité. » 

Complément d’information 

Bien que les autorités tentent de les garder secrètes, les exécutions sont courantes en Syrie, pays déchiré par la guerre. À l’heure actuelle, le Code pénal syrien prévoit la peine de mort et la Syrie continue de l’appliquer.  

En 2017, Amnistie internationale a dévoilé la campagne d’exécutions extrajudiciaires orchestrée par le gouvernement syrien, qui a procédé à des pendaisons de masse à la prison de Saidnaya. Avant d’être pendues, les victimes avaient été condamnées à mort lors de « procès » chaotiques d’une iniquité flagrante durant entre une et trois minutes, devant un tribunal militaire d’exception siégeant à Damas. Entre 2011 et 2015, pas moins de 13 000 personnes, pour la plupart des civils soupçonnés de s’opposer au régime, ont été pendues en secret à Saidnaya. 

La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Amnistie internationale s’y oppose en toutes circonstances et sans aucune exception, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, et indépendamment de la culpabilité, de l’innocence ou de toute autre situation de la personne condamnée, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.