• 10 Sep 2021
  • Russie
  • Communiqué de presse

Russie | Un journaliste arrêté pour avoir appelé au « vote intelligent » contre le parti au pouvoir

En réaction à l’arrestation pour « extrémisme » d’Igor Khorochilov,  journaliste à Rostov-sur-le-Don, qui a appelé sur Facebook au « vote intelligent » contre le parti au pouvoir, Russie unie, Natalia Zviagina, directrice du bureau d’Amnistie internationale à Moscou, a déclaré : 

« Il s’agit d’une violation manifeste du droit à la liberté d’expression. Toute personne doit pouvoir exprimer ses opinions sur la prochaine élection législative et les candidat·e·s. Les tentatives des autorités russes pour museler la contestation – que ce soit dans la rue, dans les médias indépendants ou sur les réseaux sociaux – atteignent des sommets d’absurdité. 

« Cette arrestation montre qu’elles sont déterminées à faire taire le soutien du public au prisonnier d’opinion Alexeï Navalny et à sa campagne en faveur du “vote intelligent”. 

« Igor Khorochilov doit être libéré immédiatement et sans condition. Les autorités doivent cesser leur persécution éhontée des partisans d’Alexeï Navalny et des autres contestataires. » 

Complément d’information 

Igor Khorochilov, rédacteur en chef du site d’informations indépendant Golos, qui vit à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, a été arrêté par des policiers le 10 septembre au matin. Il avait indiqué sur Facebook qu’on l’accusait de diffuser des « contenus extrémistes » (article 20.3 du Code des infractions administratives) en lien avec une précédente publication Facebook faisant référence au « vote intelligent ». Il a ensuite été condamné à 10 jours de détention administrative. 

Alexeï Navalny, célèbre critique du Kremlin actuellement emprisonné, a appelé les Russes à voter stratégiquement lors des élections législatives qui se tiendront du 17 au 19 septembre. Cependant, son site Web et son application Smart Voting ont depuis été interdits par le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias de masse (Roskomnadzor), qui a également bloqué 49 sites associés à Alexeï Navalny et à sa Fondation anticorruption (FBK) en juin 2021, en les qualifiant d’« extrémistes ». 

Au début du mois de septembre, plus de 1 000 citoyen·ne·s russes qui s’étaient inscrits sur la plateforme Smart Voting et dont les informations personnelles avaient été divulguées sur Internet ont reçu la visite de la police, qui les a avertis qu’en soutenant les organisations d’Alexeï Navalny, ils s’exposaient à des poursuites pénales. 

Le 5 septembre, le Tribunal arbitral de Moscou à ordonné à Google et son équivalent russe Yandex de cesser d’afficher le terme « smart voting » dans leurs résultats de recherche.