La répression contre le mouvement de la « grève des femmes » se poursuit avec la même intensité
Les autorités polonaises invoquent toute une série de mesures autoritaires afin de réprimer les manifestations pacifiques contre un arrêt du tribunal constitutionnel qui restreint fortement l’accès à l’avortement en Pologne. Amnistie internationale a constaté un recours excessif à la force par les autorités, notamment l’usage de gaz poivre, la criminalisation des manifestant·e·s pacifiques et l’incitation à la violence contre les manifestant·e·s par des représentants de l’État.
Signe de l’escalade, le 18 novembre, alors que les manifestant·e·s de la « grève des femmes » se rassemblaient pacifiquement devant les locaux de la télévision publique à Varsovie, la police les a « encerclés », avec les journalistes couvrant l’événement, et a tiré du gaz poivre.
« Face à une interdiction quasi-totale de l’avortement, les citoyen·ne·s polonais se mobilisent de manière impressionnante. Cependant, non contentes de bafouer leurs droits en matière de procréation, les autorités profitent de cette occasion pour réprimer leur droit de manifester pacifiquement, a déclaré Nils Muižnieks, directeur du Bureau européen d’Amnistie internationale.
« Des femmes de tous âges, des jeunes filles aux grand-mères, se joignent aux manifestations majoritairement pacifiques pour revendiquer leurs droits. Aussi sommes-nous consternés de voir la police recourir à une force excessive, les manifestants faire l’objet d’accusations disproportionnées et des représentants de l’État tenir des propos susceptibles d’encourager de nouvelles violences à leur encontre.
« Les 18 et 19 novembre, la police a arrêté des dizaines de manifestant·e·s pacifiques, dont un adolescent de 17 ans, qui a passé une nuit en garde à vue pour avoir participé à une petite manifestation pacifique de solidarité. »
Draginja Nadazdin, directrice d'Amnistie internationale Pologne, a déclaré : « Nous invitons les autorités polonaises à mettre fin à l’usage de la force excessive par la police et à abandonner les accusations pénales disproportionnées visant des manifestant·e·s pacifiques. Il est temps de protéger le droit à la liberté de réunion pacifique et de mettre un terme à l’attaque contre les droits en matière de sexualité et de procréation. »