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Réclamez la protection des enfants ciblés par des groupes armés au Niger

De plus en plus d’enfants sont tués ou recrutés par des groupes armés dans le contexte du conflit qui fait rage au Niger, aux frontières avec le Mali et le Burkina Faso.

L’insécurité dans la zone nigérienne des trois frontières s’est fortement aggravée ces dernières années. Bien que d’autres groupes armés soient actifs dans la région, les deux principaux groupes qui mènent l’insurrection sont l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaïda. Ces deux groupes armés ont commis des crimes de guerre et d’autres atteintes aux droits humains dans le cadre du conflit, notamment des homicides de civils et des attaques contre des écoles. Des enfants sont tués, recrutés pour prendre part aux hostilités, privés de la possibilité d’être scolarisés et déplacés de force. Dans certaines zones, les filles ne peuvent pas quitter leur domicile à leur guise et certaines sont même contraintes d’épouser des combattants.

Un nouveau rapport d'Amnistie internationale, intitulé « Je n’ai plus rien, à part moi-même. » fait état des répercussions croissantes du conflit sur les enfants dans la région de Tillabéri et illustre les conséquences dévastatrices qu’a le conflit au Niger sur les enfants.

Selon la Base de données sur le lieu et le déroulement des conflits armés (ACLED), en 2021, des groupes armés ont tué plus d’une soixantaine d’enfants dans la partie nigérienne de la zone des trois frontières. L’EIGS, présent principalement à la frontière avec le Mali, semble être responsable de la plupart des massacres à grande échelle.

Le recrutement d’enfants par le GSIM s’est considérablement accru cette année dans le département de Torodi, près de la frontière avec le Burkina Faso. Selon des témoins, ce groupe armé cible les jeunes hommes et les garçons de 15 à 17 ans, voire plus jeunes. Ses membres proposent des avantages comme de la nourriture, de l’argent ou des vêtements pour attirer des recrues. On sait également que le GSIM utilise des enfants comme espions, éclaireurs et guetteurs - rôles que le droit international considère comme une participation active aux hostilités.

L’EIGS et le GSIM, opposés à ce qu’ils considèrent comme une éducation « occidentale », ont incendié des écoles et menacé des enseignant·e·s, ce qui a entraîné la fermeture de nombreux établissements. En juin 2021, au moins 377 écoles de la région de Tillabéri avaient fermé, privant plus de 31 000 enfants d’accès à l’éducation.

Le droit international humanitaire interdit d’attaquer des écoles, à moins que celles-ci ne soient utilisées à des fins militaires. Par conséquent, les attaques contre des écoles ou d’autres édifices dédiés à l’enseignement sur lesquelles Amnistie internationale a recueilli des informations constituent des crimes de guerre.

Le conflit limite fortement l’accès des enfants aux soins de santé, étant donné que des groupes armés ont pillé des centres de santé. En outre, les autorités nigériennes restreignent les déplacements des civils et entravent parfois l’accès des organisations humanitaires. Les taux d’immunisation ont chuté et des maladies comme la rougeole progressent.

Le Niger est au bord du gouffre. La situation risque fort d’empirer encore si le gouvernement et ses partenaires internationaux n’agissent pas rapidement pour mieux protéger la population civile, en permettant notamment aux enfants d’avoir accès à l’enseignement, et pour mettre en œuvre des mesures de lutte contre le recrutement par les groupes armés.

Agissez maintenant et demandez à l'ambassadeur de Niger de protéger les enfants nigériens !